L’opposant est sommé de se présenter aux autorités judiciaires sans délais.
Mardi dernier, le procureur de la République, Styve Essa Ndong n’a pas mâché ses mots au cours d’une conférence de presse à Libreville. « Le parquet de Libreville met en demeure M. Jean Ping à comparaître comme prévenu à la prochaine audience, car nul n’est au-dessus de la loi et force reste à celle-ci », a-t-il martelé. Jean Ping, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine et candidat déclaré à la présidentielle gabonaise du 27 août prochain, intéresse la justice de son pays pour « incitation à la haine » et notamment pour avoir traité certains gabonais de « cafards à éliminer ».
Le 3 juin dernier, lors de sa première convocation par la police judiciaire dans le cadre d’une enquête préliminaire, M. Ping ne s’est pas présenté. Il a, une nouvelle fois, brillé par son absence le 20 juin lors d’une audience au parquet de Libreville. Pour sa défense, l’opposant dénonce un harcèlement judiciaire dont le seul but est de le rendre inéligible à la prochaine élection présidentielle. Davantage, il met en relief une interprétation malveillante de ses propos qui ont été sortis de leur contexte. Mais le procureur de la République ne l’entend pas de cette oreille. Pour lui, Jean Ping a proféré des graves propos appelant la population à la haine et à braver l’autorité de l’Etat. Et il devra en rendre compte. Car, « nul n'est au dessus de la loi », d’après le procureur de la République.