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Dossier de la Rédaction

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Interview: «Dans cette filière, il n’existe pas de clivage»

Ngosso Laurence, première femme inscrite au rôle de l’Ordre national des architectes du Cameroun en 1984.

Vous êtes la première femme à vous inscrire au rôle de l’Ordre national des architectes du Cameroun en 1984. Pouvez-vous nous décrire les différentes étapes de votre parcours ?

Après l’obtention du baccalauréat dans les Hauts-de-Seine, l’environnement familial a façonné mon orientation universitaire. Mon père a caressé un rêve : avoir un enfant architecte. C’est ainsi que j’entre à l’Ecole spéciale d’architecture de Paris et en sors nantie d’un diplôme d’architecte DESA. J’ai fait le choix de rentrer au Cameroun en 1983 aux fins de participer à l’œuvre de construction de notre pays qui était en chantier et qui l’est toujours aujourd’hui. Je suis aussi devenue en 2005 membre de conseil de l’Union internationale des architectes.

Dans cette filière (école), il n’existe pas de clivage entre les genres. Cependant, dans notre contexte, cela pouvait paraître incongru de voir une femme occuper la direction des travaux dans la mesure où  chantier signifiait «masculinisation». Mais la réalité sur le terrain montre que la femme peut tout faire quand bien même il subsiste quelques appréhensions sur la capacité à pouvoir mener certaines tâches.

Depuis votre inscription, beaucoup d’autres femmes ont suivi vos traces. Qu’est-ce qui explique cet intérêt grandissant ?

Effectivement, beaucoup de femmes s’insèrent dans la filière au Cameroun.  Aujourd’hui, on peut dénombrer une vingtaine de  femmes inscrites à l’Ordre national des architectes du Cameroun. Mais détrompez-vous, le métier n’est pas l’apanage des hommes. Sur le plan cosmologique, Isis, déesse égyptienne, peut être considérée comme point de départ. Sur le plan traditionnel, les femmes ont toujours démontré leur know-how dans le cadre bâti.

Certaines tâches leur étaient dévolues, à l’instar des constructions Mousgoums (tissage des armatures, enduisage, etc...) Concernant l’intérêt grandissant de notre profession, cela pourrait probablement se résumer en deux points. D’abord, ce sont les femmes qui modèlent notre environnement et notre cadre bâti. De façon inconsciente ou non, elles décident, régulent l’organisation spatiale. La conception et le modelage sont innés en elles. Enfin, l’affirmation sociale et professionnelle de la femme dans la sphère économique et surtout son autonomisation financière.

Comme toute autre profession, l’architecture doit avoir ses défis – surtout pour les femmes. Quels conseils pouvez-vous donner à celles qui désirent y entrer ?

Effectivement, il y a des défis. Comme vous l’avez mentionné, le métier était une chasse gardée de l’homme. De ce fait,  quelques a priori peuvent naître à partir du moment où cette profession recèle en filigrane un peu de misogynie. Je conseille aux femmes qui désirent entrer dans ce métier d’exceller en toute confiance dans leurs prestations pour une reconnaissance équitable et égalitaire.


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