Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Merci !

A quoi sert un journal ? Question ostensiblement provocante chers lecteurs, en ce jour-anniversaire des 42 ans de Cameroun Tribune. A vous informer oui, naturellement. Peut-être qu’un journal sert à un peu plus que cela, si au bout de 42 ans, au terme d’un long parcours d’obstacles, il est toujours en vie. Tentons ensemble l’anatomie d’un résilient dénommé Cameroon Tribune ! Au siècle des médias cybernétiques triomphants, en Afrique, la survie d’un journal quotidien est un événement important, qui donne du grain à moudre à tous ceux, nombreux dans l’édition des livres et des journaux, qui pensent que l’écrit a encore une carte à jouer. A condition qu’il convoque ses atouts naturels : profondeur, pertinence, analyse, sens de l’innovation, pour continuer à retenir des lecteurs au bord de l’overdose d’information.

A la vérité, un journal africain aspire, bien plus modestement, à se sentir utile, au-delà de tout. Au-delà de la formule consacrée « informer, éduquer et distraire », il est question de devenir un guide et un compagnon quotidien, qui essaie de donner un sens au flot d’informations traitées en permanence. En soignant aussi bien la présentation physique que les contenus, en suscitant l’interactivité et le débat, en représentant au mieux la diversité des opinions. Comme un véritable service public.

Cameroon Tribune est en effet le porte-flambeau d’un modèle tout à fait particulier de la presse, le journal de service public, dont la mission est de rendre compte au quotidien de l’action du gouvernement et de l’action publique en général pour améliorer le bien-être des citoyens, accélérer le progrès, construire la démocratie et l’Etat de droit. Un journal pour montrer lorsque nécessaire la face hideuse du pays, les limites éventuelles de l’action publique et les attentes pressantes des Camerounais. La presse écrite de service public créée dans certains pays d’Afrique subsaharienne depuis la période postindépendance était tombée  partout en déliquescence ou en faillite, minée par une concurrence de plus en plus féroce, la faiblesse du pouvoir d’achat, l’absence d’une culture de la lecture.

Ainsi, si Le Soleil de Dakar, Fraternité Matin de Côte d’Ivoire, L’Union du Gabon (privatisé depuis lors) et Cameroon Tribune, ont chancelé sur leurs bases au lendemain de la libéralisation médiatique consécutive à l’avènement du pluralisme politique, c’est à cause d’un terrible malentendu. Un service public est toujours peu ou prou du domaine régalien de l’Etat, qu’il soit dans la presse, dans l’éducation, ou dans la distribution d’eau. Or dans la vague de libéralisation forcenée des années 90, on a cru à tort que la presse était une entreprise comme les autres, destinée en priorité à faire des bénéfices et de bons retours sur investissement.

Ceux des quotidiens de service public qui ont été abandonnés par l’Etat au bon plaisir du marché et des profits ont donc sombré, logiquement. L’un des atouts-maîtres de Cameroon Tribune, c’est d’être resté tout au long des 42 ans au cœur des préoccupations de l’Etat, et d’avoir toujours pu s’appuyer sur la sollicitude du chef l’Etat lui-même. Dès les premiers signes d’essoufflement, l’entreprise a été engagée dans un partenariat solide avec l’Etat, qui a néanmoins conditionné son aide multiforme à une amélioration des performances globales de l’entreprise éditrice, ce qui a contribué à la réhabilitation du plateau technique et à l’assainissement du bilan.

Néanmoins, l’aide étatique, aussi substantielle qu’elle soit, ne peut maintenir à elle seule un journal à flot pour longtemps. Sans doute le plus important réside-t-il ensuite dans la capacité à s’adapter sans cesse aux évolutions socio-technologiques, en se réinventant en permanence, en anticipant les attentes du lecteur.

Pour se relever de la période sombre où la compétition avec les médias privés et l’engouement pour la télévision l’avaient réduit à sa plus simple expression, un journal de 8 pages, Cameroon Tribune a dû, de fait, se redéfinir par rapport à la concurrence et au nouveau contexte pluriel, mais aussi prendre le train des nouvelles technologies.

A peine remis de ces turbulences, votre devait déjà affronter l’avènement de l’Internet et des réseaux sociaux, avec leur incomparable pouvoir de séduction, leur gratuité, leur instantanéité, et leur convivialité, en un mot tous les  atouts que la presse écrite n’a pas. Cameroon Tribune n’a pas eu d’autre choix que de continuer à se remettre en question. Le fruit de cette mue, c’est le journal que vous avez  entre les mains.

Si les journaux sont à l’image de la société, Cameroon Tribune ambitionne d’être un peu plus qu’un reflet. Il souhaite dialoguer avec le lecteur, créer de la convivialité, croiser ses regards avec son public, s’ouvrir à la multiplicité des opinions et des points de vue. A travers notre version papier et notre site Internet, à  travers le Quick Reference Code (QRC) qui s’affiche depuis quelques semaines à la Une, prêt à être scanné, vous nous offrez déjà cette interactivité et ce sentiment d’utilité un peu présomptueux. Votre engouement est réellement gratifiant pour nous. Alors à quoi sert un journal ? Il sert sans aucun doute à demeurer proche de vous, qui êtes nos juges et nos témoins. Notre raison d’être. Merci pour ce soutien présent et à venir.

 

 

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière