Le Conseil de sécurité a reconduit mercredi pour un an sa présence sur le terrain.
La mission conjointe des Nations unies et de l'Union africaine au Darfour (Minuad) va continuer son travail au Darfour. Le Conseil de sécurité a réussi à s'entendre sur une résolution qui renouvelle pour un an le mandat de la Minuad, dont la priorité reste la protection des civils, l'accès à l'aide humanitaire et la sécurité du personnel humanitaire. Ces derniers temps, le débat était vif sur la nécessité de maintenir des troupes onusiennes sur le terrain. Pour de nombreux militants de droits de l’homme, l’efficacité de la Minuad sur le terrain est discutable. « Pour nous, cette force était complètement impuissante et n’a pas pu réaliser la stabilité et la paix au Darfour, ni à protéger les civils touchés par la guerre, surtout les réfugiés et leurs camps. Je parle surtout de la période récente », a ainsi déclaré à Radio France internationale, Khaled Ammar Hassan, le coordinateur de l'Union des ONG arabes pour le Darfour.
La prolongation du mandat de la Minuad est contestée par le gouvernement de Khartoum et ses alliés. L’Egypte et la Russie par exemple, se félicitent des progrès sécuritaires au Darfour et ne jugent plus nécessaire la présence onusienne sur le terrain. Pourtant, l'ONU fait état de de 80 000 déplacés à cause des combats dans la région centrale de Jebel Marra, depuis le mois de janvier dernier seulement. Ces déplacés s’ajoutent aux 2,6 millions de Soudanais qui ont été contraints de fuir leurs villages depuis le début du conflit. L’ONU tient le gouvernement soudanais pour responsable de la précarité. Khartoum est notamment accusé d’empêcher les casques bleus d'accéder aux zones de conflit. Malgré les critiques, la Minuad est donc plus que jamais nécessaire. «Cette force nous garantit, au moins, la présence d’un observateur international indépendant [là-bas]. Il pourra décrire la situation telle qu’elle est et non pas selon les dires du gouvernement.» selon l’humanitaire Khaled Ammar Hassan.