Six habitations ont été détruites, ainsi que deux autres en chantier au quartier Nord CIFAN.
D’autres suivront dans les prochains jours. Lundi peu après 9 h les populations au quartier Nord Cifan à Ngaoundéré ont été surprises de voir un étonnant cortège débarquer dans leur lieu d’habitation. Sous une pluie qui s’abattait dans la ville dès les premières heures de la matinée, les populations riveraines finissent aussitôt par se rendre à l’évidence que cette procession n’est pas de bon augure. Puisque, une pelleteuse devance une dizaine de voitures.
Des gendarmes lourdement armés ainsi que les agents de la police municipale ferment la marche. En effet, la communauté urbaine de Ngaoundéré vient par cette démarche de passer de la menace à l’action. Hamadou Dawa, délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Ngaoundéré est le premier à descendre du véhicule. Les habitants des maisons marquées des semaines plus tôt de la croix de Saint André sont invités à retirer leurs effets. Certains s’exécutent bon an mal an.
Il est 12h20, lorsque la pelleteuse entre en action. Des crissements des tôles sont suivis des cris et des pleurs des femmes et enfants. L’une après l’autre, ces habitations s’écroulent. Des fracas, tous ces édifices sont remis à ras le sol. Bilan des parcours : six habitations et deux autres en chantier détruites. C’est la première fois qu’une telle action est menée au cimetière du quartier Nord Cifan. Mouhamadou Abbo, l’une des victimes crie à l’acharnement. Pour lui, le domaine dans lequel il a fait bâtir sa maison est un héritage de ses parents.
D’autres habitations situées en zone marécageuse qui jouxtent le lit de la rivière Mabanga sont dans le collimateur de la communauté urbaine. Il y a une semaine, en effet, une femme et son fils sont morts par noyade dans ce fleuve en crue en cette saison. Yaya Célestin, tout à côté fait partie des victimes. Heureusement pour lui, il se fait encore fabriquer des parpaings. Depuis cinq mois, il a acquis ce lopin de terre à prix d’or.