La Cour pénale internationale a décidé de suspendre la retransmission en direct des dépositions des témoins de l’affaire.

Ceux des internautes qui avaient pris l’habitude de vivre en direct depuis La Haye les dépositions des témoins dans les audiences de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo et de son ancien ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé ont dû attendre en vain mercredi. Le site internet via lequel ils vivaient le passage des témoins diffusait autre chose à cette heure-là. Sur l’écran, apparaissait plutôt une image fixe de couleur n’ayant rien à voir avec le passage des témoins. Loin d’être un incident technique, cette situation relève tout simplement de la volonté des juges de la Cour pénale internationale (CPI) qui ont délibérément décidé de ne plus retransmettre en direct les audiences impliquant des témoins.

Cependant, les internautes pourront accéder à ces audiences quelques semaines après, une fois les éléments permettant d’identifier les témoins ayant été censurés. Les juges de la CPI ont également décidé que ceux présents à La Haye pourront suivre, après avoir montré patte blanche, lesdites audiences dans la galerie publique. «Ces mesures vont restreindre la possibilité pour le public de suivre en direct le procès, mais ces mesures sont une réaction à l’action de certaines personnes qui ne représentent certes pas tout le peuple de la Côte d’Ivoire, mais qui ont créé un risque très grave pour l’intégrité de ce procès ainsi que pour la sécurité des témoins », a expliqué Cuno Tarfusser, président de la Cour. Le magistrat italien fait savoir que sur les treize témoins auditionnés au cours des six derniers mois, nombre d’entre eux ont été identifiés par les internautes et la presse ivoirienne. «Le contexte et l’environnement sont devenus tel que nous pensons que c’est la seule façon d’assurer et de préserver l’intégrité du procès tout en préservant la publicité des débats», a-t-il ajouté.