Les naissances des enfants Aminou, Essi et Mballa ont mis un terme à des parcours médicaux et familiaux bouleversants.
Arrivées au Chracerh il y a quelques jours pour la dernière ligne droite de leurs exceptionnelles grossesses, trois mères particulières repartiront donc bientôt avec leurs précieux bébés. Les parcours de ces femmes sont différents, à peu de choses près, avec un dénominateur commun : des difficultés à faire naturellement des enfants.
La quête de Mme Mballa et son époux commence il y a trente ans, après un premier geste qui leur a permis d’avoir un enfant. « Quand on a voulu faire le deuxième, nous avons dû nous rendre à l’évidence, au bout de quelques mois, qu’il y avait un problème, parce que rien n’arrivait », explique l’époux. Ne baissant pas les bras, le couple entame alors un long périple qui le conduit d’hôpitaux en hôpitaux, en zone rurale comme dans les grands centres urbains, et même en clientèle privée. « A l’époque, nous étions en poste à Ndoungué dans le Littoral. Nous avons consulté là-bas, à Efok aussi… un peu partout. Rien. On s’est dit que c’était autre chose. Dans ces conditions là, il ne reste que Dieu et nous lui avons adressé continuellement des prières », avoue sieur Mballa. Et puis un jour, le couple entend parler du Pr Kasia qui fait des merveilles à l’hôpital général de Yaoundé. « Il a fait subir une myomectomie et une coelioscopie à mon épouse. Nous pensions que tout allait se résoudre immédiatement, sans succès. Nous avons attendu beaucoup d’années. Ayant pris de l’âge, nous n’y croyions plus véritablement, jusqu’à cette grossesse. Nous voyons la main de Dieu là-dedans parce qu’il est le créateur : Pr. Kasia et les autres hommes de science ne sont que des « procréateurs » » assure le père de famille, reconnaissant à l’Eternel.
Autre couple qui pense tout devoir au Très-Haut : les Essi. « Engagé comme temporaire aux Impôts à la fin de mes études universitaires en 2001-2002, je pense qu’il est temps d’agrandir la famille avec un second enfant. Après plusieurs tentatives infructueuses, nous sommes obligés de voir qu’il y a un problème », explique l’époux. Des examens médicaux révèlent quelques soucis de santé : trompes bouchées, myomes, etc. « Mon épouse est très persévérante et endurante. Avec mon soutien inconditionnel, elle a suivi plusieurs traitements sans grandes avancées. Et puis en 2012, nous sommes venus solliciter les services du Pr. Kasia, pendant que cet hôpital était en construction. Nous avons passé une batterie d’examens et nous sommes soumis de nouveau à des traitements. La venue de notre fils aujourd’hui nous fait oublier les douloureuses épreuves par lesquelles nous sommes passés toutes ces années », avoue encore M. Essi.
C’est à peu près la même histoire et le même parcours pour dame Aminou, même si elle n’affiche que 32 ans. Sa belle petite fille dans les bras, elle est émue jusqu’aux larmes. Prenant son époux à témoin, elle assure : « nous avons commencé ici il y a de cela deux ans, n’est-ce pas ? » Pudique par sa culture musulmane, le couple ne donne pas plus de détails sur son vécu. « Il y a eu trop de choses…», fait tranquillement l’homme. L’on comprend à demi-mot que leur quotidien, sans enfant jusque-là, n’a pas été facile.
