Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Sculpture: de la céramique poétique

Le plasticien Ooys veut dévoiler la portée artistique de cette matière, au-delà du simple objet de décoration.

La céramique comme vous ne l’avez jamais vue. Fini le cliché de l’assiette décorative, plate et dépourvue de fantaisie. Avec le travail de Onana Okalla Yves Stéphane, artiste plasticien connu sous le nom de Ooys, vases et masques prennent une tout autre dimension. Son exposition, « Le laid devenant beau », a offert une exploration de son art si particulier le 1er juillet dernier à l’Hôtel Franco de Yaoundé. Dans son atelier au quartier Nsam, on retrouve quelques-unes de ces sculptures stars de l’expo. Elles ouvrent à l’évasion sans partage dans la forêt profonde. L’artiste est un mordu de nature. « Je voulais que les gens comprennent la beauté de la nature. Je lui donne forme, car je me considère comme un aveugle qui veut voir. C’est pourquoi je ne fais rien de lisse », précise Ooys. Avec lui, la céramique a quelque chose d’animal et de végétal, littéralement. Serpent, pangolin, margouillat font corps avec des œuvres à la texture proche de tronc d’arbre ou de termitière. Toujours avec une idée symbolique. Comme cette sculpture géante traversée d’un serpent, synonyme de… longévité. C’est d’ailleurs le titre de cette œuvre forte, éveilleuse de réflexion. 

Si les fruits de la nature se révèlent source d’inspiration pour Ooys, le plasticien est tout aussi conquis par la femme. « Déjà », « Ondulation », « On ne peut plus contente »,  pour ne citer que celles-là, lui rendent hommage. Il avoue : les grands-mères ou les filles rencontrées dans les villages lui servent de muses. « Laboureuse », un de ses masques, est la représentation d’un visage de femme transpercée par la queue d’un énorme pangolin. Couleur terre, cette réalisation retire le voile sur les souffrances de la femme, que l’artiste juge plus pénibles que celles des autres. « La femme c’est celle-là qui est prête aux plus grands sacrifices pour nourrir la famille », constate l’artiste.

Ooys se fait un devoir de sortir la céramique de cet aspect utilitaire, parfois décoratif, dans lequel elle est enfermée. Entre ses mains, l’argile grise ou rouge, qu’il se procure dans la ville de Mbalmayo, n’a rien de standard. Les visages qu’ils tirent d’elle sont plus longs, les bouches déformées pour accentuer le sens de la mimique et les contours des animaux à la limite du réalisme. Agé de 28 ans, ce produit de l’Institut de formation artistique de Mbalmayo (IFA) en est à sa deuxième exposition, après « Essai » en 2014.

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière