La reprise des combats au Soudan du sud, quelques semaines après le retour du vice-président de la République Riek Machar, traduit l’urgence de la mise en œuvre intégrale de l’accord de paix signé  en août 2015.

 Les acquis de cet accord sont incontestables puisqu’ils ont permis au président de la République du Soudan du sud, Salva Kiir , et à son rival , Riek Machar , de reprendre le dialogue , de former le gouvernement d’union nationale  et  de lancer des appels en faveur de la cessation  des hostilités . Il s’agit  de consolider ces acquis en  appliquant entièrement les résolutions de cet accord et en s’attelant à parfaire le processus de paix relancé avec la mise sur pied du gouvernement d’union nationale.

 On sait que dans les deux camps, les forces opposées à la mise en œuvre du huitième accord signé par les belligérants  tentent de torpiller le processus de paix. Ces forces nuisibles sont notamment représentées par les sous-clans rivaux des ethnies Dinka et Nuer auxquelles appartiennent Salva Kiir et Riek Machar ainsi que par de nombreuses milices qui ne s’estiment pas liées par l’accord de paix. Qui plus est, les troupes de Riek Machar sont rentrées à Juba en avril dernier avec 1500 soldats installés dans des camps de fortune aux abords de la capitale et équipés d’armement léger. Pour leur part, les 3420 soldats fidèles à Salva Kiir   sont stationnés dans la capitale. Ils disposent notamment des hélicoptères de combat. D’autres troupes loyalistes sont cantonnées à 25 kilomètres de Juba. Ce positionnement  des troupes  est  dangereux. C’est pourquoi l’accord de paix avait préconisé le campement des troupes à 25 kilomètres de la capitale et confié sa protection à des forces mixtes ou indépendantes. Cette disposition de l’accord n’a malheureusement pas été respectée par les deux parties. La mise en œuvre intégrale de l’accord de paix devrait permettre d’éviter la dispersion des troupes sur le terrain. Il appartient également à Salva Kiir et à Riek Machar de combattre, dans leurs camps, toutes les manœuvres hostiles à l’accord de paix.

 Autant  il est urgent de mettre intégralement en œuvre l’accord de paix et parfaire le processus de normalisation, autant il convient de se rendre à l’évidence que le désordre ne saurait perdurer au Soudan du sud pour ne pas compromettre son avenir