Le Rapport publié jeudi dernier à Yaoundé suscite une désapprobation générale.
Les acteurs politiques et ceux de la société civile n’ont pas attendu très longtemps pour dénoncer avec véhémence un autre parti pris d’Amnesty International dans le regard partisan que cette ONG porte sur la guerre qu’impose au Cameroun les agressions barbares de Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord. L’ambiance tendue entre les panélistes et les journalistes pendant la présentation du Rapport, le 14 juillet 2016 à Yaoundé, en dit d’ailleurs long sur la réaction de rejet suscitée par le document intitulé : « Bonne cause, mauvais moyens : atteintes aux droits humains et à la justice dans le cadre de la lutte contre Boko Haram au Cameroun ».
A la vérité, les journalistes et les personnalités présents à la cérémonie organisée à cet effet ne sont pas passés par quatre chemins pour déclarer que les supposées « violations des droits humains généralisées » que dénonce Amnesty international dans son Rapport en les imputant aux forces de défense et aux autorités camerounaises, sont, d’après un journaliste, « insupportables car on ne peut pas défendre des terroristes sans foi ni loi qui tuent des Camerounais comme du bétail ».
Par la suite, les leaders politiques et d’autres observateurs avertis ayant pris connaissance du Rapport s’interrogent sur les motivations profondes de cette ONG qui se borne, à chaque fois, à n’observer que le comportement de nos forces de défense engagées au front ainsi que le traitement subi par des prévenus régulièrement traduits en justice pour répondre des faits qui leur sont reprochés en vertu de la loi anti-terroriste en vigueur. Et puis, y a-t-il eu, à travers l’histoire, une « guerre propre » sans dégâts collatéraux ? Le Cameroun doit-il se laisser lâchement agresser sans se défendre et au nom de quelle loi?
Autre question : qu’attend Amnesty International qui en a pourtant les moyens, pour produire un Rapport spécifique, bien fouillé et bien documenté sur les exactions de Boko Haram et les conséquences des attaques dans la région de l’Extrême-Nord ? Cette ONG se préoccupe-t-elle du poids que fait peser le financement de la guerre sur le Trésor public et l’économie camerounaise, alors que le gouvernement a besoin d’argent pour réaliser de nombreux projets destinés à améliorer les conditions de vie des populations et booster la croissance ? Pourquoi Amnesty International s’enferme-t-elle dans sa logique consistant à décerner sans vergogne un permis de tuer aux adeptes de Boko Haram, un groupe que le Think-tank « Institute for Economics and Peace » qualifie d’« organisation terroriste la plus meurtrière du monde » ? Peut-on savoir pourquoi les milliers de personnes tuées au Cameroun et les 170 000 déplacés du fait des agressions des terroristes ne méritent pas l’attention des enquêteurs d’Amnesty International ? Cette ONG au jeu trouble aurait-elle un agenda caché que n’arrangerait certainement pas les multiples revers subis par le groupe djihadiste Boko Haram aujourd’hui très affaibli ?