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Dossier de la Rédaction

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Habitat: ces ravins qui menacent

Çà et là dans la ville se creusent de dangereuses vallées, du fait de l’érosion ou de l’action humaine.

Au fond du précipice gît un palmier. Les racines à l’air, couvertes de terre. Il a l’air petit là-bas, aplati au creux du gouffre. Mais c’est parce que celui-ci est immense, si large et profond que le reporter ne se sent pas aise d’en arpenter les bords. Nous sommes au lieu dit Logbessou Derrière-Chefferie, dans l’arrondissement de Douala 5e, face à un ravin qui s’étend avec le temps. La forme irrégulière des parois laisse voir que des pans de terre se détachent de manière sporadique. Sur un des côtés, une habitation, marquée de la croix de St-André, est littéralement au bord du gouffre. Si elle tombe, elle ne sera pas la première.

« Il y a des maisons là-bas qui sont tombées. Les gens sont partis. Beaucoup de personnes ont déménagé de cet endroit, au fur et à mesure que le ravin progressait. C’est très grave », estime Nicole Voukeng, qui a grandi dans ce coin où sa famille s’est installée en 2003. Si le domicile est encore séparé du précipice par plusieurs dizaines de mètres et d’autres constructions, elle jette quand même des regards inquiets vers cette faille.

Pas inquiète du tout, en revanche, la fillette qui vient jusqu’aux abords du ravin y verser de l’eau de cuisine. Pareil pour ce passant longeant le mince chemin entre la maison au bord du gouffre et le vide… Que dire de la famille qui y vit ? De ces enfants dont les voix cristallines nous parviennent ? Apparemment ici les gens ont appris à vivre avec le danger. Ils ne ferment pas les yeux dessus, cependant. Ainsi, un mur de soutènement érigé en 2014 par un riverain stoppe l’érosion, mais d’un seul côté.

Au lieu dit Logbessou Derrière-Mosquée, le ravin n’a, lui, aucun mur de soutènement nulle part. Et s’il est moins large que le précédent, il est bien parti pour grandir si rien n’est fait. Ou alors si certaines choses continuent d’être faites. Trois rigoles débouchant de trois directions différentes déversent leur contenu ici, ce qui contribue à creuser les parois en permanence. Les racines encore fraîches d’un arbre montrent qu’il vient de tomber. Sur une motte de terre en contrebas, un rejeton de bananier désormais en équilibre instable. Le ravin avance, rognant sur la cour de deux concessions.

« Lors de la construction de la route de Pk14, les eaux ont été canalisées par ici. Ça a commencé à faire des petits creux », témoigne Albertine Ngo Penda, qui situe cet épisode autour de 2006. Puis elle parle de cette famille partie à temps, avant que son domicile soit englouti par le précipice. L’espoir ici est que les riverains joignent leurs efforts pour ralentir, voire stopper l’élargissement du fossé.

Au niveau de la commune de Douala V, dont le maire Gustave Ebanda vient d’effectuer le tour de plusieurs sites à risques, les services techniques dressent un rapport à adresser à la Cud. « Le budget de la commune ne peut pas permettre de résoudre ce problème », indique une source proche du dossier.

 

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