Son ambition : être le prochain réalisateur camerounais à remporter l’Etalon d’or au Fespaco.
La projection privée de « Walls » se termine dans un grand hôtel de Yaoundé. Le réalisateur, Manuel Wandji, entouré de son équipe, se soumet à l’exercice de questions-réponses avec le public. Le court métrage se penche sur un sujet d’actualité. « J’ai voulu comprendre comment les familles des personnes arrêtées dans le cadre de l’opération Epervier vivent la situation », explique-t-il. Un fait de société dans le temps. A 34 ans, ce jeune réalisateur et scénariste est l’auteur de 13 courts métrages, mais en veut plus. « Je viens de terminer l’écriture de mon deuxième long métrage et je suis en préparation de mon tout premier long métrage », rappelle-t-il. Comment ce jeune cinéaste originaire de Bazou dans l’Ouest-Cameroun embrasse-t-il le 7e art ? Pendant ses études secondaires, il joue dans des pièces de théâtre. Après son baccalauréat en 2002, il hésite entre le droit et la philosophie.
Deux années blanches passent et ce sont finalement des études en Arts du spectacle et cinématographie, spécialisation : production à l’Université de Yaoundé I, qui remportent la palme d’or. Aujourd’hui il prépare une thèse de doctorat sur la « Réinvention de l’imaginaire des Camerounais à partir du cinéma ». En 2008, il commence à vendre ses films à l’international et à en vivre véritablement. Dans l’univers du 7e art camerounais, Narcisse Wandji est reconnu comme le fondateur du festival « Mis me Binga », dédié aux femmes réalisatrices. Fana de cinéma, il dit regarder en moyenne 700 films par an. Il se voit bien être le prochain Dikongue Pipa, et revenir un de ces jours au pays, Etalon d’or de Yennenga sous le bras. Le prestigieux cheval doré remis au Fespaco à Ouagadougou, est un souhait qu’il appelle par la force du travail et de la persévérance.
