Le protocole d’accord signé dimanche dernier à Niamey au Niger prévoit un contrôle consensuel de cette ville stratégique du Nord par les deux groupes armés opposés.

Après trois jours de négociations, la Coordination des mouvements de l’Azawad et la Plateforme, un groupe d’auto-défense composé des touaregs du Gatia, sont finalement parvenues à un compromis sur la gestion administrative et militaire de la localité de Kidal. Les deux entités qui s’opposent depuis plusieurs mois pour le contrôle de cette ville stratégique du Nord, qui a échappé au contrôle du pouvoir central de Bamako depuis des années, ont finalement opté pour une gestion consensuelle. L’accord a été conclu à Niamey sous l’égide de Brigi Rafini, Premier ministre du Niger, qui a réussi à convaincre les frères ennemis de ranger leurs couteaux  pour donner une nouvelle chance au dialogue.

L’accord définit les conditions de sécurisation de la ville de Kidal, notamment le contrôle des check-points, ainsi que le partage des pouvoirs. «Tout ce qui peut nous faire avancer vers la paix est une bonne chose», a déclaré Almou Ag Mohamed, porte-parole de la Coordination des mouvements de l'Azawad. Cet accord intervient à un moment où le climat de méfiance venait de s’accentuer, faisant redouter de nouveaux affrontements entre les deux communautés. Alors qu’un déploiement des autorités intérimaires dans la région est imminent. D’après les signataires, ce compromis vise donc à baisser la tension et permet la poursuite de la mise en œuvre de l'accord d'Alger signé en mai 2015 entre le gouvernement malien et certains mouvements rebelles. Pour l’instant, les autorités de Bamako, qui ne se sont pas encore prononcées, disent attendre les rapports des deux groupes sur la réunion.