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Dossier de la Rédaction

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La colère de Buhari

Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari a dénoncé en des termes très vifs les retards pris par les procès d'anciens dignitaires pour corruption, avertissant l'institution judiciaire qu'une telle situation constituait un mauvais signal et s'avérait contre-productive dans la lutte contre l'impunité.

Selon le chef de l'Etat, les dossiers « ne progressent pas aussi vite qu'ils le devraient... car les tribunaux autorisent les avocats à contrecarrer les réformes prévues par la loi ». M. Buhari n’a pas caché son inquiétude sur le fait que les promesses faites à l'opinion publique n'aient pas encore été tenues par la justice au vu des retards et du laxisme face aux stratégies dilatoires mises en oeuvre par les avocats. C’était lors d'une réunion où était examiné le rôle de la justice dans le combat contre la corruption. Car quand les dossiers ne vont pas au bout, on donne la mauvaise impression que le crime paie. La lutte contre la corruption, fléau national, a été l'une des priorités du président Buhari, dès son accession au pouvoir l'an dernier. Il a promis que l'Etat recouvrerait les millions volés depuis des décennies. « Le scandale de l'armée » est incontestablement le plus grand mis au jour: 2,1 milliards de dollars (1,9 milliard d'euros) destinés à la lutte contre les islamistes de Boko Haram auraient été détournés à des fins politiques. L'ancien conseiller pour la sécurité nationale, Sambo Dasuki, est accusé d'avoir orchestré ce détournement de fonds colossal en attribuant des contrats fantômes à des firmes d'armement, alors que, dans le nord, des soldats sous-équipés et démoralisés périssaient sous les balles de terroristes mieux armés qu'eux.


Mais ce dossier a subi des retards et des renvois répétés, empêchant le président Buhari de pouvoir se vanter d'une seule condamnation de haut dignitaire depuis son arrivée au pouvoir, il y a un an. Il  ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières contre l'administration précédente mais d’une véritable remise en ordre de la première économie africaine sur des bases plus saines.

 

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