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Dossier de la Rédaction

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Le bébé et l’eau du bain

L’hôpital camerounais dispose encore de ressorts qui ne demandent qu’à porter des idées novatrices.


Le PBF constitue une approche de gestion axée sur les résultats dans le secteur de la santé. Elle commence en 2006, dans le diocèse de Batouri, puis celui de Maroua-Mokolo avec le soutien technique et financier de l'Ong internationale Codaid. Elle a été élargie en 2011 dans les régions du Littoral, du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Est, principalement financée par des subventions et des prêts de la Banque mondiale auxquels s’ajoute la contrepartie du gouvernement. Des agences onusiennes apportent leur soutien à ce processus. La Banque mondiale, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef) et le Fonds des Nations Unies pour la Population (Unfpa) signent, en effet, en 2015, une convention avec le ministère de la Santé publique pour améliorer la qualité et la quantité des services de santé maternelle et infantile, à travers le PBF. Ce sera la première fois dans le monde que l’Unicef et l’Unfpa s’impliquent directement dans cette approche, chacune des agences s’engageant à verser environ 150 millions Frs pour l’année 2015, dans le cadre de cette convention.

Les différentes cuvées de l’expérimentation du PBF ont été satisfaisantes. L’on en voudrait pour preuve le recul spectaculaire de la mortalité néonatale à l’Hôpital Gynéco-Obstétrique et pédiatrique de Yaoundé (Hgopy), sous l’empire de la PBF. Dans le contexte où, selon l’Enquête de Démographie et de Santé (EDS 2011),  ce taux affiche une dégradation constante depuis 1998, année qui avait enregistré un ratio de mortalité maternelle de 430 décès pour 100 000 naissances vivantes. Ce taux a grimpé à 669 en 2004 et 782 en 2011.

Les résultats positifs du FBP apparaissent par conséquent comme un signe prometteur, une grande éclaircie, dans le ciel brumeux du secteur de la santé, connu depuis un peu plus d’une décennie comme un grand malade. Un patient dont les poussées de fièvre que constituent l’affaire Monique Koumatel, du nom de la dame décédée avec une grossesse jumélaire et dont le corps fut éventré le 12 mars 2016 dans l’enceinte de l’hôpital Laquintinie de Douala, ou l’affaire des triplés de l’hôpital central de Yaoundé, au cours du même mois, ont ébranlé l’opinion. Mais on le voit, il n’y a pas lieu de jeter le bébé avec l’eau du bain.

Les acquis du PBF, qui nécessitent un passage à l’échelle, sont là pour montrer que sous le tumulte des scandales, l’hôpital camerounais dispose encore de ressorts qui ne demandent qu’à porter des idées novatrices, des changements d’attitudes au sein du personnel, pour une pleine remise en confiance du public. Sans quoi, les nouvelles structures progressivement mises en place par l’Etat, à coups de milliards, ne demeureront que des tombeaux blanchis.

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