La Conférence internationale sur cette ressource et le climat s’est achevée à Rabat.
Dans le cadre du processus préparatoire à la 22e Conférence des parties à la convention cadre des Nations-Unies sur le changement climatique (COP 22) qui se tiendra à Marrakech (Maroc) en novembre prochain, le ministère délégué chargé de l’eau du Royaume chérifien a organisé les 11 et 12 juillet derniers à Rabat, la Conférence internationale sur l’eau et le climat (CIEC). C’était en collaboration avec le Conseil mondial de l’eau et le ministère français de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer. Entre autres objectifs de cette rencontre sous le thème « Sécurité hydrique pour une justice climatique », la mobilisation des acteurs pour que les enjeux liés à l’eau soient inscrits au premier plan des négociations de la COP 22. Car, pour les organisateurs du CIEC, si l’Accord de Paris lors de la COP 21 est historique, il n’a cependant pas accordé à la ressource en eau l’attention qu’elle mérite, dans les mécanismes adoptés par la communauté internationale afin d’atténuer les effets du changement climatique sur les ressources hydriques.
Dans l’appel « Water for Africa », la douzaine de ministres africains en charge de l’eau participant au CIEC déclarent vouloir « lancer un appel à l’action en faveur de l’eau et de l’accès à l’assainissement et adopter un plan d’action prioritaire pour l’eau en Afrique ». En effet ceux-ci ont voulu mettre en évidence l’impact des changements climatiques sur cette ressource importante dans le continent africain. Des études estiment que la part de la population africaine qui pourrait être confrontée à un stress hydrique est susceptible de passer de 47% en 2000 à 65% en 2025, même si le continent jouit d’un potentiel hydrique non négligeable, bien qu’inégalement réparti territorialement entre le Nord et le Sud. La ministre délégué marocaine chargée de l'Eau, Charafat Afailal, a notamment souligné que l'Afrique souffre d'un déséquilibre climatique et d'un manque en matière d'eau, relevant que 330 millions d'Africains, soit le tiers de la population du continent, n'ont pas accès à l'eau potable et que 95 % des terres africaines sont des terres qui dépendent du climat.
Les autres messages que le CIEC a voulu faire passer aux négociateurs de la COP sont : mettre en place des mécanismes de suivi des engagements financiers pris dans le cadre de l’Accord de Paris ; Lier l’atteinte des objectifs de développement durable aux actions de résilience aux changements climatiques ; Faire bénéficier l’Afrique des financements et du savoir-faire afin de trouver des solutions efficaces au changement climatique. A l’issue du CIEC, un « livre bleu » synthétisant les conclusions de la conférence a été élaboré afin d’être présenté lors de la COP 22.