A l’évidence, il ne fallait pas provoquer la colère du président turc Recep Tayyip Erdogan. Les auteurs présumés de la tentative de coup d’Etat avorté d’il y a six jours en Turquie l’apprennent aujourd’hui à leurs dépens. Ainsi, 9 000 suspects ont été arrêtés et placés en garde à vue. 60 000 personnes ont été suspendues de leur fonction dans l'enseignement, la police, les médias et l'armée. Et le numéro un turc, en dépit des critiques qui montent déjà au sujet de sa sévérité, a promis de ne point fléchir.

Mercredi soir, Recep Tayyip Erdogan a décrété l’état d’urgence pour trois mois dans le pays. Cette mesure permet notamment aux autorités de décréter le couvre-feu et de limiter le droit de manifester. Pour le président turc, il est question d’« éradiquer rapidement tous les éléments de l’organisation terroriste impliquée dans la tentative de coup d’Etat ». Mais  le ton martial du président turc inquiète au-delà de son pays. Toutefois à Ankara, si l’on est attentif à ce qui se dit ailleurs, rien n’ébranle la détermination du chef de l’Etat turc. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean Marc Ayrault a ainsi été  prié de se « mêler de ses affaires ». Le chef de la diplomatie française s’est « inquiété » de la répression en marche depuis le week-end dernier en Turquie.

Il faut rappeler que la tentative de prise du pouvoir par des militaires, dans la nuit de vendredi à samedi dernier, a fait plus de 300 morts et semé le chaos dans le pays. Et les putschistes n’ont pas fait de quartier, notamment dans la capitale Ankara, où le parlement et le siège de la police ont été bombardés. « Nous n'avons jamais fait aucun compromis sur la démocratie, et nous n'en ferons jamais », a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Ankara mercredi.