Dans un pays comme le nôtre où le travail informel domine, des options existent pour assurer des revenus aux seniors.
Selon les experts, très peu de personnes bénéficient véritablement et à suffisance des systèmes de retraite sur le continent. En cause : les durées de cotisation relativement faibles et le secteur informel qui domine. Les travailleurs informels, qui représentent la grande majorité de la population active sur le continent, sont effectivement exclus des systèmes de retraite de type « contributif », où chaque travailleur cotise à une caisse de retraite qui lui reverse ensuite les pensions après la fin de sa vie active. Et en l'absence de pension, il y a deux solutions : soit on continue à travailler jusqu'à n'avoir plus la force de le faire, soit on dépend de la solidarité familiale. Mais celle-ci est largement remise en cause par l'évolution des sociétés : l'éclatement géographique des familles, les divisions et les difficultés qu'ont les jeunes générations à assurer leur propre subsistance, notamment. Du coup, de nombreux retraités sont malades de la pauvreté et survivent très peu à cette étape de leur vie.
Les systèmes de retraite apparus à partir des années 1960 en Afrique, -destinés au secteur dit « structuré », c'est-à-dire la fonction publique et le secteur privé relevant du code du travail-, ayant donc montré leurs limites dans des sociétés où la plus grande partie de l'emploi est non-structurée, il faut aujourd'hui trouver d'autres systèmes pour fournir un revenu solide aux personnes âgées. Et des efforts sont faits dans plusieurs directions. Au Cameroun précisément des réformes sont entreprises. Notamment avec le décret présidentiel du 15 février 2016 qui a revu à la hausse les taux des cotisations sociales, le plafond cotisable et en aval le montant des pensions vieillesses. Avec le relèvement du plafond sus évoqué à 750 000 Frs et le rallongement de la durée de contribution de 15 à 20 ans, le montant de la pension-vieillesse sera aussi revalorisé de presque le double.
Dans la même veine, la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), le bras séculier de l’Etat camerounais en matière de sécurité sociale, a lancé le 1er décembre 2014, l’immatriculation des assurés volontaires. Sont concernés par l’assurance volontaire, les « personnes dotées de capacités contributives, mais qui ne sont pas soumises à un assujettissement obligatoire contre les risques de vieillesse, invalidité et décès ; les travailleurs qui ne remplissent pas les conditions d’affiliation au régime général, au régime des personnels de l’Etat, ou à un quelconque régime spécial de sécurité sociale ; les anciens assurés sociaux qui cessent de remplir les conditions d’assujettissement au régime général », selon le décret du 13 août 2014 signé par le Premier ministre, Philemon Yang.