Malgré les vents contraires, le Nigeria avance. Le président Muhammadu Buhari, a inauguré, mardi, le train à grande vitesse (TGV) reliant la capitale fédérale Abuja à la ville de Kaduna, un important pôle économique situé au nord-ouest du pays sur une distance de 200 kilomètres à la vitesse maximale de 150 kilomètres à l’heure. Ce TGV est le premier du genre au Nigeria et en Afrique de l’Ouest. Selon Financial Afrik, la matérialisation de ce projet initié, sous le mandat du président Olusegun Obasanjo, a été rendue possible grâce à un prêt de 849 millions de dollars d’une banque chinoise et la contribution de l’entreprise publique dénommée China Civil Engineering construction Company (CCECC).
S’il est clair que la mise en service de ce nouveau train offre une alternative viable pour le transport entre la capitale fédérale et la ville de Kaduna, un couloir au potentiel important pour les industries, les activités agricoles et la circulation des personnes, il est davantage établi que cette réalisation majeure intervient dans un contexte difficile marqué par la chute drastique des cours du pétrole, l’un des pourvoyeurs de devises du pays, et la guerre contre la secte islamiste Boko Haram. Le gouvernement fédéral a fort opportunément choisi de relativiser ces pesanteurs pour s’appuyer sur sa croissance de l’ordre de 6% depuis plus de 15 ans et maintenir le cap vers le développement. Le vent de modernité porté par le TGV lui offre donc l’occasion d’inscrire dans son agenda la réhabilitation de 3.505 kilomètres de voies ferrées en piteux état et de construire de nouvelles infrastructures ferroviaires afin de mailler le territoire national. Le gouvernement fédéral envisage d’élargir prochainement le TGV à d’autres villes du pays. De ce point de vue, on peut affirmer que l’avènement de ce moyen de transport constitue un pas important dans le processus de modernisation du chemin de fer nigérian.