Le tourisme fait partie, avec les infrastructures sportives et bien entendu les performances des compétiteurs, des éléments-clés du succès de l’organisation des grandes manifestations sportives internationales. La réussite s’apprécie aussi à l’aune du nombre de touristes étrangers en règle venus visiter le pays d’accueil du rendez-vous sportif, de la fréquentation des restaurants et des sites touristiques, des chiffres d’affaires réalisés par les opérateurs économiques des différents secteurs concernés. Les exemples sont légion à cet égard. Voilà pourquoi de nombreux pays rivalisent d’adresse, voire de ruse pour obtenir l’attribution de l’organisation de rendez-vous sportifs internationaux tels que la coupe du monde de football, les jeux olympiques, la coupe d’Afrique des nations etc. Conscient de ces réalités dont les éléments détaillés ressortent des cahiers de charges pour la rentabilité financière des évènements concernés et le rayonnement des pays d’accueil, le Cameroun se déploie afin que le tourisme joue sa partition dans le succès escompté de l’organisation de la CAN féminine qu’il accueille dans trois mois sur son sol. C’est un pari qu’il veut réussir.
Le Premier ministre, chef du gouvernement, Philemon Yang, a clairement exprimé récemment cette volonté du gouvernement à deux reprises. D’abord à l’occasion de la visite qu’il a effectuée dans le Sud-Ouest pour se rendre compte de visu de l’état d’avancement des travaux relatifs aux infrastructures sportives mais aussi touristiques notamment hôtelières en vue de l’organisation heureuse de la CAN féminine. Ensuite, il a évoqué le sujet avant-hier à Yaoundé, en présidant la quatorzième session ordinaire du Conseil national du Tourisme. Les efforts d’aménagement entrepris par les hôtels relevant du portefeuille de l’Etat dont la SNI est le porteur, ainsi que par ceux des opérateurs privés, ont rendu optimistes les inspecteurs de la Confédération africaine de football en visite de travail au Cameroun. Tant mieux !
Toutefois, l’organisation de la CAN féminine 2016 est aussi considérée par les observateurs, voire par les organisateurs eux-mêmes comme un galop d’essai de celle, masculine, de janvier 2019 qui nécessite un déploiement de loin plus large sur tous les plans. Il n’est non plus un secret pour personne que le développement de l’industrie touristique camerounaise ne se limite évidemment pas aux seules infrastructures hôtelières.
Le pari du Cameroun, tel que projeté dans le document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) est d’atteindre 3 500 000 touristes par an à l’horizon 2025. C’est en 2013 que le Cameroun est entré dans le giron des destinations touristiques telles que reconnues par l’Organisation mondiale du tourisme. Environ un million de touristes étrangers avaient alors visité l’« Afrique en miniature ». Dans un contexte mondial marqué notamment par des difficultés économiques, une rude concurrence et l’insécurité, il y a encore du chemin à faire pour réussir le pari de la DSCE. La tâche des secteurs public et privé dans ce domaine d’activités est ardue mais prometteuse.
