La préparation du budget de l’Etat pour le prochain exercice se fera sur la base d’un taux de croissance du produit intérieur brut réel de 6%.
Le gouvernement camerounais, pour 2017, proposera un projet de budget élaboré sur la base d’un taux de croissance du produit intérieur but (PIB) réel de 6%, d’un taux d’inflation de 3%, d’un déficit budgétaire global de 3,3% du PIB et d’un déficit du compte courant de 3,6% du PIB. Ces hypothèses sont contenues dans la circulaire du 28 juillet 2016 du chef de l’Etat qui fixe les directives pour la préparation du budget 2017. Si l’on s’arrête au taux de croissance du PIB réel, une comparaison avec les données de 2016 laisse apparaître une stagnation. Le gouvernement n’a pas revu à la hausse ses objectifs en termes de croissance. En effet, après avoir enregistré un taux de 5,9% en 2015, les prévisions pour cette année font état d’une consolidation de ce chiffre autour de 6%. Prudence ou réalisme ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’environnement macro-économique n’est pas actuellement des plus favorables. La croissance économique mondiale, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), devrait s’accélérer pour atteindre un taux de 3,5% en 2017 contre 3,2% attendu cette année. Sauf que, cette reprise jugée « lente et fragile » pourrait être à nouveau freinée en raison du ralentissement, puis du rééquilibrage de l’économie chinoise, de la nouvelle baisse des prix des produits de base et des crises sécuritaires avec la montée du terrorisme dans plusieurs régions du monde. En Afrique subsaharienne aussi, la courbe de croissance va poursuivre sa progression, mais à des taux relativement plus bas que ceux observés au cours de la dernière décennie. Ceci en raison de la baisse des prix des produits primaires, dont le pétrole. Facteur également à l’origine du ralentissement de l’activité économique dans la CEMAC. Dans cette sous-région à laquelle le Cameroun appartient, les dernières prévisions de la BEAC situent la croissance à 1,7%, cette année, contre 2,5% en 2015.
Au regard d’un tel contexte empreint d’incertitudes et de risques, on pourrait penser que le Cameroun joue la carte de la prudence. A contrario, l’économie nationale devrait continuer à être résiliente. Selon la circulaire du chef de l’Etat, « les perspectives sont plutôt favorables ». Elles s’appuient sur des indicateurs comme l’augmentation substantielle de la production de gaz couplée à celle du pétrole envisagée en 2017, pour ne citer que ceux-là.
Pour atteindre les objectifs visés par la circulaire, il faudra une mobilisation optimale des ressources budgétaires. Et à ce titre, des orientations sont données dans la circulaire s’agissant des recettes fiscales. Quant aux recettes douanières, il faudra travailler à les augmenter via « la mise en œuvre de mesures pertinentes d’atténuation de l’impact budgétaire de l’entrée en vigueur de l’Accord de partenariat économique avec l’Union européenne », indique la circulaire. Les dépenses devront continuer de se limiter au strict nécessaire. La réduction du train de vie de l’Etat étant toujours d’actualité.