Les dirigeants de la sous-région ont décidé de débloquer quatre milliards de F pour accompagner la démobilisation et la réinsertion des groupes armés en activité dans ce pays.
Le processus de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) en cours en République centrafricaine vient de recevoir une bouffée d’oxygène avec le déblocage annoncé le week-end dernier d’une enveloppe de quatre milliards de F par les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Réunis à Malabo en Guinée équatoriale dans le cadre d’un sommet extraordinaire, les chefs d’Etat de la sous-région ont convenu de ce qu’il faut accélérer le désarmement des groupes armés dans ce pays déchiré par une guerre civile depuis 2013. Devant l’urgence de la situation, le Cameroun, le Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale, au terme d’un échange à huis clos ont, de commun accord, décidé du déblocage de cette somme. En raison des difficultés financières auxquelles il est confronté, le Tchad n’a pas pu contribuer.
Le geste des pays de la CEMAC arrive à point nommé au moment où le pays peine à sortir définitivement d’une longue crise qui continue de faire des ravages. Malgré le retour à l’ordre constitutionnel marqué par l’élection de Faustin-Archange Touadéra comme président de la République et la mise en place d’une Assemblée nationale multicolore, la République centrafricaine est en proie aux exactions à répétition des groupes armés. Enlèvements, viols, barricades et affrontements sont régulièrement relayés par les médias locaux. Entre les principaux protagonistes de la crise centrafricaine, on assiste toujours à un dialogue de sourds avec des relents de chantage. Certains groupes armés continuent toujours de fouler au pied l’engagement formel de désarmer pris en mai 2015 en marge du Forum de réconciliation et menacent de sauter sur Bangui.