L’élection d’une femme, dimanche dernier, au prestigieux  poste  de gouverneur de Tokyo  marque un tournant décisif dans la vie politique japonaise largement dominée par les hommes. Avant Yuriko Koike, aucune femme n’avait réussi à accéder à ce niveau de responsabilité dans l’archipel.

Non seulement l’ancienne présentatrice de télévision a  conquis les cœurs des électeurs, mais aussi et surtout, elle s’est fait élire de fort belle manière avec  44 % des suffrages devançant ainsi considérablement les 20 autres concurrents. L’autre exploit réalisé par le nouveau gouverneur de la capitale japonaise  est qu’elle s’est présentée à l’élection sans le soutien du parti au pouvoir, le Parti libéral démocrate (PLD), dont elle est pourtant membre. Le candidat  sur lequel le PLD avait misé  a été classé deuxième à l’issue du scrutin.

L’ascension de Yuriko Koike a beau être fulgurante, il n’en demeure pas moins vrai qu’elle traduit la persévérance  de cette femme exceptionnelle. Elle a obtenu un diplôme de sociologie en 1976 au Caire en Egypte. Elle a servi comme interprète, présentatrice de télévision, représentante de Nissan au conseil  d’administration de Renault. C’est en 1992 qu’elle effectue son entrée en politique. En 2003, elle est nommée ministre de l’Environnement. De 2003 à 2006, elle mène notamment une campagne contre le réchauffement climatique.  En 2007, elle devient ministre de la Défense du Japon. Avant  elle, aucune Japonaise n’avait bénéficié d’une telle confiance. Ce n’est  donc pas un hasard  si à peine élu, le nouveau gouverneur a décidé de créer une commission  pour contrôler les préparatifs des Jeux olympiques de 2020 à Tokyo. L’enjeu de ce rendez-vous est de taille puisque le pays du soleil levant accueille cette compétition après les jeux d’été de Tokyo de  1964. Les défis à relever par Yuriko Koike sont si exaltants que ses deux prédécesseurs ont été forcés de démissionner à cause des scandales.