Un groupe de journalistes africains a visité la centrale de NOOR située à Ouarzazate au Maroc, d’une capacité totale de 580 MW.
A la lisière du désert marocain, à environ 10 km de la ville de Ouarzazate, connue traditionnellement pour ses studios de cinéma, les miroirs s’étendent à perte de vue. Le premier complexe déployé par la Moroccan Agency for Solar Energy (MASEN) s’étend sur plus de 3000 hectares. La première partie de la centrale, baptisée NOOR-1, a été inaugurée en février dernier par Sa Majesté Mohammed VI, le roi du Maroc. Il est d’une capacité de 160 MW et couvre 480 Ha. « Les miroirs sont motorisés pour suivre automatiquement le mouvement du soleil. Les rayons sont concentrés dans un tube qui contient un fluide qui absorbe et conserve leur chaleur. Une fois chauffé par le soleil, celui-ci est transporté à travers un réseau de collecteur vers l’îlot de puissance. Il transfère la chaleur à l’eau pour générer de la vapeur à une pression de 105 bars et une température de 382°C pour entrainer la turbine et produire l’électricité », explique Rachid Bayed, directeur de la réalisation à MASEN. Le site sera à terme, constitué de quatre centrales solaires multi technologiques d’une capacité totale de 580 MW, dont deux de types Concentration solaire cylindro-parabolique à miroirs paraboliques, une de type tour solaire et la dernière photovoltaïque. NOOR II, en construction, sera d’une capacité de 200 MW, NOOR III (150 MW) également en travaux devraient entrer en service en 2017. La construction de NOOR IV (70 MW) devrait débuter en 2017. Il s’agira à la fin de ces travaux pharaoniques, de la plus grande centrale solaire au monde.
« L’audace marocaine » a fini part prendre forme. Aujourd’hui, le parc solaire de Ouarzazate est la vitrine d’un ambitieux projet destiné à faire en sorte que 52 % des besoins énergétiques du royaume proviennent des énergies renouvelables à l’horizon 2030. Le plan solaire NOOR, (lumière en arabe, ndlr), à travers le développement de centrales solaires de 2000 MW d’ici 2020, devrait générer des investissements de plus de 9 milliards de dollars (environ 4500 milliards de F) et permettre une économie annuelle des émissions de gaz à effet de serre équivalente à 3,7 millions de tonnes de CO2, à cet horizon. Par ailleurs, la construction et l’exploitation de ces centrales se veulent intégrées et s’accompagnent d’un soutien actif et engagé au développement socioéconomique des zones d’implantation (réseau routier de plus de 60 km autour du site, eau potable distribuée aux villages environnants, aménagement paysager…). On y prévoir une production annuelle d’environ 500 GWh, soit la consommation de 600.000 habitants.