Pour contourner les agents de contrôle déjà insuffisants, certains opérateurs sans permis d’exploitation procèdent aux lavages nocturnes.
Le témoignage du maire de Batouri, Dimba Gombo Pierre, est éloquent. Une entreprise ayant reçu le permis de recherche se livre allègrement à de l’exploitation de l’or dans le périmètre de sa commune. Une telle activité est exercée sans que la commune ne prélève une taxe, comme le prévoit la loi. Jusqu’au mois de mai dernier, 139 permis de recherche ont été délivrés pour 72 entreprises minières. Soit 81 pour le secteur de l’or. Force est cependant de constater qu’une grande majorité de titulaires de permis de recherche valable pour l’or orientent leurs travaux de recherche vers l’exploitation artisanale peu mécanisée, en violation des dispositions du code minier.
Une pratique à l’origine de la prolifération des circuits anarchiques et frauduleux d’exploitation et de commercialisation de ressources minières à l’Est. Sur le terrain, des opérateurs font des déclarations biaisées des volumes réels de leur production. Le Cadre d’appui à la promotion de l’artisanat minier (CAPAM), pour améliorer les résultats obtenus jusqu’ici, devra résoudre l’épineuse équation du lavage d’or à la tombée de la nuit par certains opérateurs véreux. Ce phénomène crée un manque à gagner énorme. Interrogés, les exploitants indexés se défendent pourtant. « Nous ne faisons pas de déclarations fausses car au moment où on procède au lavage, il y a toujours un responsable du CAPAM et deux gendarmes », répond Michael Ngossong, interprète au site chinois Lou Elan, à Bétaré-Oya. Pourtant, les réalités du terrain sont toute autre. « On a un problème d’effectifs, pour couvrir les sites d’exploitation qui nous incombent. Certains collègues ont au moins deux sites qu’ils contrôlent au même moment», explique Wetebe Kekai, agent de contrôle de production à Bétaré-Oya. Il y a aussi des arriérés dus au CAPAM par certaines entreprises. A Batouri, l’entreprise Metalycon jusqu’au mois de mai dernier, avait un arriéré de 2,450 kg d’or, à verser à la structure, ainsi que Lou Elan qui doit quelques grammes…